Festival du film ... encore et encore !
Un article "positif" sur Haïti : fait assez rare pour être souligné !
Le lundi 27 novembre 2006
Haïti a son festival de films pour oublier
violence et misère
Clarens Renois
Agence France-Presse
Jacmel, l'une des villes à échapper à la violence
quotidienne en Haïti, accueille cette semaine et jusqu'à samedi un festival
international de films qui rassemble des réalisateurs et acteurs américains,
français et africains.
«Nous sommes prêts à recevoir plus de 10 000
spectateurs par jour», assure David Belle, cinéaste américain et directeur du
festival. Avec une équipe de volontaires, il a travaillé pendant des mois pour
préparer cet évènement qui est l'occasion, selon lui, de montrer une autre
image d'Haïti.
«Il y a des gens qui travaillent et ont une vie
agréable ici, loin des quartiers dangereux de Port-au-Prince», fait valoir
Étienne Coté-Paluk, un Québécois bénévole qui apporte son aide à la réalisation
du festival.
Dans le petit aérodrome en construction de la
ville débarquent de rares touristes étrangers qui fréquentent Haïti en dépit
des avis faits aux voyageurs d'éviter cette destination des Caraïbes en raison
de l'insécurité. Un véhicule stationné devant l'aérodrome sert de comptoir aux
agents aéroportuaires.
Parmi les personnalités venues assister au
lancement du festival, des ministres du gouvernement et des diplomates dont les
ambassadeurs de France en Haïti et en République dominicaine voisine. La France
est l'un des principaux contributeurs de l'évènement avec le Canada, le Miami
international film festival et l'ONU.
Des productions haïtiennes et 16 films ont été
doublés en créole, la langue majoritaire, pour permettre au plus grand nombre
d'assister au festival.
«Les Haïtiens aiment se regarder et s'écouter
parler au cinéma, c'est ainsi qu'ils comprendront que leur histoire est souvent
semblable à celle d'autres peuples», estime David Belle, qui a sélectionné des
films africains, français et asiatiques proches de la culture haïtienne.
Des longs métrages, des fictions et des
documentaires seront projetés pendant le festival dont le documentaire sur la
dégradation de l'environnement Une vérité qui dérange de l'ancien
vice-président américain Al Gore.
Vingt acteurs et réalisateurs étrangers
témoigneront également lors de conférences pour les cinéphiles haïtiens, aux
côtés de stars du pays dont l'acteur haïtien de Hollywood Jimmy Jean-Louis.
Parmi les acteurs français, Adrien Jolivet et
Yanick Nasso et le Malien Abderrahmane Sissako ont fait le déplacement en Haïti
pour le festival.
Plus de cinquante mille personnes sont attendues
au total pendant la semaine du festival, qui inclut une exposition sur Jacmel
et un concert de clôture offert par l'artiste de hip-hop haïtiano-américain
Wyclef Jean.