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Claire et Pierre : de nous à vous ...
23 mars 2006

Petit récit du road-movie d’un week-end à travers le Plateau central

Départ vendredi vers 14h de Hinche. Claire ayant le matin même l’évaluation de la formation à laquelle elle a participé durant une semaine. J’étais pour ma part sur le lac Lorobe pour annoncer notre départ imminent de Papaye et planifier un repas pour partager un dernier moment avec les paysans. En effet, pour ceux qui ne le savent pas encore, nous allons tourner la page « Papaye », nos deux postes n’étant plus financés … mais nous ne tournons pas encore la page « Haïti » puisque, si tout va bien nous reviendrons, après un petit séjour en France du 14 avril au 9 mai, pour poursuivre notre engagement de volontariat avec l’AFVP. Mais revenons-en à notre week-end.

 

On prend la route de Thomonde (celle en direction de PAP) puis en haut du morne on tourne à gauche vers Casse. C’est une route (enfin l’équivalent d’un bon GR) très peu fréquentée car elle finit en cul de sac au niveau de la rivière Artibonite. Quelques portions de savanes nous permettent de dépasser le 40 km/h et c’est suffisant pour les motards et passagers débutants (et casqués pour l’occasion) que nous sommes.

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Nous arrivons vers 16h au bord de l’Artibonite devant un paysage assez extraordinaire en cette fin de saison sèche car c’est vert à perte de vue. En effet, le niveau du lac Pelligre (le gros site hydroélectrique du pays) est bien bas et permet une culture de décrue sur les surfaces à présent émergées : des hectares de tabac, de pois et de riz dans les trous d’eau.

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Nous négocions un prix assez important, compte tenu du travail que représente la traversée de 15 mètres de rivière dans un « tronc d’arbre fouillé » : c’est 5 fois le tarif local mais le monopole et notre couleur de peau rendent la négociation très difficile. J’avais eu vent de ce passage par un voisin qui l’emprunte et ce tuyau nous a fait gagner deux heures de route fréquentée et poussiéreuse.

 

On remonte sur la moto pour 2 km au milieu des champs de tabac, avant d’atteindre un deuxième passage : la rivière Onde verte. A cet endroit- la négociation s’annonce mal car le plus entreprenant des passeurs est peu réceptif à nos échanges en créole, à nos histoires de petits blancs, de travail avec les paysans et il a décidé de gagner sa semaine avec nous en demandant l’équivalent de 20 fois le prix « conventionnel ». Une femme haïtienne nous négocie un prix en disant au passeur « tu as besoin de l’argent, ils ont besoin de passer, alors mettez vous d’accord sur un prix raisonnable !! ».
On passe finalement et on rejoint après 5 minutes l’axe Mirebalais-Lascahobas-Belladère peu après Lascahobas. Cette route (enfin piste) est relativement bonne et passe par Croix Fer, un périmètre irrigué que j’avais visité au mois de septembre dernier. On arrive vers 18h à Belladère qui est quasiment à la frontière avec la République dominicaine et on attaque la montée vers Baptiste au coucher du soleil.

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On arrive sans encombre chez nos amis qui nous attendaient. Petite anecdote au passage : lorsque nous nous faisons confirmer la route à emprunter, à deux reprises les gens nous regardent fixement et s’en vont effrayés … la cause ? il fait nuit et avec nos casques et notre couleur de « blanc » (ah cette satanée couleur !), les gens nous prennent pour des extraterrestres, des zombis … Il faut dire aussi que dans ces montagnes, il y a peu de « blancs » et encore moins des blancs en moto dans la nuit !
Bref, arrivés à Baptiste, les fesses quelque peu en compote, on profite bien des petits plats mijotés par Caro et Yoann … La nuit est réparatrice et on apprécie l’air frais des mornes. Le lendemain nous partons à pied à la découverte des environs de Baptiste. Ici le climat (dû à l’altitude qui avoisine les 1000 m) permet la culture du café ; les gens sont « posés » et parlent à peu près au rythme des suisses.

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La rando (5 h de marche) finit de nous achever et la fin de journée se déroule tranquillement : jeu de cartes, discussions (café-débat : comment refaire le monde depuis Baptiste ???), et bien sûr bon repas (quand des européens - oui Caro on n’oublie pas que tu es belge - se retrouvent, de quoi parlent-ils ? de bouffe !!!)

 

D’ailleurs le dimanche matin on déjeune avec une quantité astronomique de crêpes … au miel, aux myrtilles (américaines, passées à la javel pour enlever la gelée immonde qui les entourait !), à la pâte à tartiner chocolatée tant convoitée, au sucre belge, au citron haïtien et j’en passe …

 

Le retour se fait par le même chemin : départ à 12h de Baptiste. Une petite averse sur la route nous rappelle que premièrement la moto dans la boue c’est l’équivalent du trophée Andros et que deuxièmement un pot d’échappement c’est chaud et ça brûle bien les mollets !
On arrive vers 17h30, fourbus, la nuque tendue les fesses douloureuses mais fort contents de ce petit week-end de découverte.

 

Merci les Baptistoux ! Rendez-vous sur votre blog pour lire votre version des faits !

Pierre
Pour découvrir plus de photos : faites un tour sur l’album photo « les Papayoux en mars »

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